Un hélicoptère, des plongeurs, des dizaines de policiers mobilisés, des signalements dans toute la France : une vidéo diffusée en direct sur l’application Periscope, a provoqué un véritable emballement ce lundi matin, du côté de Meaux.
Ils expliquent que leur victime est un pédophile
Tout commence dans la nuit de dimanche à lundi. Une habitante du XXe arrondissement de Paris alerte la police : elle affirme avoir assisté en direct à un meurtre. Les policiers visionnent la vidéo. Un homme est attaché à une chaise, les mains dans le dos et le visage couvert de scotch gris. “Un ou deux individus, d’après une source policière, lui mettent des claques et menacent de le brûler sur des plaques de cuisson. On comprend dans leur propos que leur victime serait un pédophile et qu’ils auraient décidé de rendre la justice eux-mêmes. On les retrouve un peu plus tard au bord d’un canal. Ils sortent la victime du coffre d’une voiture, en caleçon, et la jettent à l’eau.
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Des commissariats de toute la France reçoivent des appels d’internautes qui sont tombés sur cette vidéo. Sur les réseaux sociaux, les messages affluent.
Le canal de l’Ourcq sondé
“Le film est réaliste donc l’affaire a été prise très au sérieux”, nous a confié une source proche de l’enquête. Très vite, les enquêteurs géolocalisent le portable qui a filmé la scène à Meaux, dans le quartier de Beauval. Les grands moyens sont déployés. Pompiers, agents de la brigade fluviale, policiers : tous arpentent les abords du canal de l’Ourcq. Un hélicoptère survole même le site.
Mais ils ne trouvent aucun corps. “Pourtant, il n’y a pas de courant dans ce canal donc on aurait dû retrouver la victime.” Ce que les enquêteurs avaient envisagé depuis le début s’est donc vérifié : il s’agirait, selon toute vraisemblance, d’un canular de très mauvais goût.
Un homme en garde à vue
Les deux auteurs présumés de la vidéo ont été identifiés. L’un d’eux a été interpellé dans la journée et est actuellement en garde à vue au commissariat de Meaux. Il est âgé de 27 ans et a grandi à Beauval. Il aurait expliqué que c’était une blague lors de son audition. L’autre, originaire du quartier, n’a pas encore été arrêté. La police judiciaire de Meaux poursuit son enquête pour savoir si d’autres individus ont participé à cette scène.
La procureure de Meaux, Dominique Laurens, est déconcertée par cette affaire : “On va bien loin dans la bêtise …”
Gurvan ABJEAN [La Marne]