Jusque-là, c’était un parcours sans faute pour le Théâtre-Sénart, inauguré à Lieusaint, le 13 novembre dernier, en présence de l’ex-ministre de la Culture, Fleur Pellerin. Une programmation aux petits oignons. Des spectateurs qui ont répondu à l’appel. Le directeur, Jean-Michel Puiffe a bien fait de mouiller le maillot.
« Nous avions prévu 45 000 spectateurs en trois ans dans notre contrat d’objectif, a-t-il commenté, en marge du vernissage de l’exposition de Pierre Fourny, »Les amis-mots« , dans le hall de l’établissement. Nous sommes déjà à 32 000. À la fin de la saison, nous devrions atteindre plus de 40 000 spectateurs. Avec plus de 6100 abonnés, nous devenons un gros club de foot avec pas mal de licenciés. » Mais l’ambiance n’était pas forcément à la fête, mercredi soir.
« Conséquences désastreuses »
Car avec la baisse de 150 000 euros des subventions du Conseil départemental, c’est l’avenir des 33 salariés qui est en jeu. Les résidences d’artistes seraient également en péril, ainsi que les actions culturelles avec les enfants. « Cette décision va avoir des conséquences désastreuses. Quand un tel théâtre parvient à sortir de terre, il faut l’accompagner, analyse l’une des salariées du théâtre. C’est comme une maison neuve dans laquelle on aurait coupé l’électricité. »
D’autant que, selon, Jean-Michel Puiffe, ces économies ne pèsent pas lourd dans le budget général du Département. « Le Conseil départemental consacre 0,5 % de son budget à la culture. Nous faire supporter une baisse de 20 % sur une enveloppe de 0,5 %, c’est blessant. »
Pétition
Et René Réthoré, le président du conseil d’administration et maire de Nandy de poursuivre : « On a le sentiment d’avoir été pénalisés. Cette décision a été prise alors que les artistes ont déjà été engagés. « Une pétition circule donc et sera présentée au président du Conseil départemental.
« On ne peut pas tirer de l’eau d’un puits à sec, justifie Jean-Jacques Barbaux. Ce n’est pas de gaîté de cœur. Nous n’avons plus la capacité à emprunter. Nous sommes obligés de rogner un peu partout et de nous concentrer sur les compétences obligatoires. » Et de conclure : « Une partie des recettes fiscales part désormais dans le 91. Le Théâtre-Sénart devrait demander des subventions à l’Essonne ! «
Vanessa RELOUZAT