« Il y a des gens qui pensent que le tri n’existe pas vraiment, que tout est incinéré » prévient Francis Vaslier, directeur du syndicat mixte de l’Est Seine-et-Marne pour le traitement des ordures ménagères (Smetom) qui rassemble 98 communes. Ceux-là, en jetant tous leurs déchets dans le bac des ordures ménagères (marron), augmentent le tonnage des ordures à destinations de l’usine d’incinération de Montereau, et donc impactent sur le coût de la prise en charges de ce type de déchets. »
Produits refusés : 328 871 €
Il y a aussi les citoyens, de bonne volonté, mais qui ne savent pas trop ce qui se recycle ou pas. « Pour les emballages (plastique, cartonnette, bouteille en plastique, brique, etc.) en 2015, sur 2 577 tonnes, 40 % étaient des produits refusés ; et pour le papier, sur 1 471 tonnes, 141 tonnes de papier ont été refusées » détaille le directeur.
Cette importante part de produits refusés dans la chaîne de tri a un impact économique, puisqu’elle a un coût de traitement.
Sur la chaîne de tri des emballages, les trieurs travaillent à une cadence de 1,73 tonne à l’heure. Le temps qu’ils passent à trier 1 020 tonnes de produits refusés à un coût : « en 2015, le traitement des emballages refusé a coûté 320 000 euros puisque le coût du tri est de 314,36 € la tonne pour les emballages, compte le directeur. Et pour le papier non recyclable le montant s’élève à 8 871 €. »
Bien trier rapporte de l’argent
Et évidemment, si les coûts de traitement augmentent, la taxe sur les ordures ménagères ne peut que suivre. À bon entendeur : savoir bien trier c’est économiser !
Par ailleurs, plus on trie plus on ramasse d’argent : « une fois triés par catégories, les déchets recyclables sont vendus à un repreneur. De plus, Eco Emballage© verse des subventions en fonction du tonnage livré chez le repreneur » précise Francis Vaslier.
Alors trions ! Il suffit de respecter les consignes que l’on peut lire régulièrement sur les documents de communication, et que l’on retrouve sur le site internet du Smetom Geeode.
Sécurité : non aux seringues !
À l’usine de tri Sytraval à Nangis, ce sont 11 personnes qui sélectionnent un à un les déchets recyclables. En plus de bien faire attention aux déchets que l’on met dans le bac jaune, il faut aussi penser à la sécurité des personnes qui trient à la main. « Les seringues sont extrêmement dangereuses ! Lorsqu’un agent est piqué par une seringue, il doit attendre 6 mois d’angoisse avant de savoir s’il a contracté une maladie. Imaginez-vous à sa place… » alerte le directeur.
« Certaines personnes mettent leurs seringues dans une bouteille en plastique, pensant que cela protège, mais pas du tout. La bouteille lorsqu’elle est chamboulée dans les machines, explose, et les seringues représentent un vrai danger ». Les seringues sont des déchets d’activités de soins à risques infectieux (Dasri) il existe un processus de collecte : se renseigner auprès de son pharmacien ou sur le site internet Dasri.fr
À défaut, il vaut mieux les jeter avec les ordures ménagères (bac marron) qui ne sont pas traitées manuellement.
Autre danger : le verre. « C’est une évidence, le verre ça coupe ! Merci de penser aux personnes qui trient... » insiste le directeur du Sytraval.