Lundi 29 février, le tribunal correctionnel de Melun a rendu son délibéré concernant trois taxis clandestins de la ville-préfecture. Ils étaient poursuivis pour « exercice illégal de l’activité d’exploitant taxi » et « absence d’autorisation de stationnement sur la voie ouverte à la circulation en attente ».
Sursis et confiscations
Alors qu’il attendait les clients à la sortie de la gare, Lekmissi A., 37 ans, a été reconnu coupable de plusieurs courses effectuées à moindre coût pendant quatre jours, en mars et en avril 2015. Il a écopé de trois mois de prison avec sursis.
Ahmed, B., 40 ans, a été condamné pour des faits commis du 31 janvier au 4 juin 2015. Il a été condamné à la même peine de sursis. En outre, sa Peugeot 405 a été confisquée.
Une peine d’un mois avec sursis a été prononcée pour Khelifa T, 43 ans, qui avait effectué une seule course le 14 avril 2015. Lui aussi sera privé de sa Renault Mégane Scénic. Son avocat, Me Fatthi Irguedi, qui avait plaidé la clémence, est satisfait de cette décision. « Mon client, qui devait conduire un passager pour un entretien d’embauche à Sénart, n’avait pas eu le temps de négocier le tarif car il avait été interpellé avenue Thiers, précise-t-il. Les taxis clandestins ne pratiquaient pas de tarifs fixes. Par exemple, une course pour Vaux-le-Vicomte pouvait être tarifée entre 10 € à 15 € ».
Rappelons que les prévenus ont échappé aux amendes de 1 000 € et 2 000 € demandées par le parquet.
2 mois et demi ferme
Un autre taxi clandestin en récidive a été condamné le même jour en comparution immédiate. En recherche d’emploi et âgé d’une quarantaine d’années il a été condamné à deux semaines de prison ferme et à la révocation de son précédent sursis de deux mois. Il a échappé au mandat de dépôt.
Le prévenu avait été interpellé le vendredi 26 février, alors qu’il assurait un trajet de 5 € allant de la gare jusqu’à un quartier nord de Melun. « On n’était pas dans le cadre d’une industrie et il ne faut pas mélanger la concurrence organisée et l’activité de mon client qui faisait de la petite dépanne pour arrondir ses fins de mois, a plaidé Me Antoine Renet. On ne doit pas en faire un exemple dans la guerre des taxis ».
« Une voie positive »
« La confiscation des véhicules représente une amélioration, commente le président de la Fédération nationale des artisans taxis de Seine-et-Marne, Hichem Marzouk. C’est une voie positive. Mais il faudrait rajouter une amende car les faux taxis continuent, malgré les condamnations, d’exercer en alpaguant les clients sur les quais de la gare. Il n’y a pas assez de contrôles d’identité et il faudrait mettre en place une mise à disposition des informations pour tous les services de l’Etat ».
Agnès GAUDICHON-BRAÏK