Il faudra sans doute attendre quelques semaines après bilans détaillés et audits pour les orientations budgétaires, puis en mars le vote du premier budget régional de la nouvelle majorité présidée par Valérie Pécresse (LR) pour apprécier les incidences fortes du basculement de majorité.
Après la première séance plénière de travail du 21 janvier, c’est d’ailleurs ce que reproche à la majorité la tête de liste socialiste seine-et-marnaise Roseline Sarkisssian dans un communiqué : « Mme Pécresse n’a proposé aucune délibération concernant les compétences obligatoires de la Région. Rien pour l’emploi, les transports, la formation professionnelle et les lycées, les inégalités territoriales, ni sur la question environnementale, sinon des mesures d’affichage en forme de remerciements au Front national ».
L’impatience de l’opposition a au moins bénéficié d’avoir matière à critiquer. Les premières mesures adoptées par la nouvelle majorité avaient été mises en avant dans le programme électoral. Il en est ainsi du principe du déménagement du siège du conseil régional qui a été acté pour rassembler d’ici la mi-mandat les 15 sites dispersés actuels en un site unique de 45.000 m2 en Seine-Saint-Denis ou Val-de-Marne.
Tarif Navigo maintenu
Le maintien du tarif unique du pass Navigo à 70 € a été confirmé « malgré un trou de financement de 300 millions » souligne la majorité, qui dit cependant avoir obtenu lors d’une rencontre Pécresse-Valls une écoute attentive de la part du Premier ministre « qui avait cautionné cette décision ».
Sécurité
Le principe du « bouclier de sécurité » a aussi été adopté, qui consiste notamment en un financement par la Région de matériels pour les forces de l’ordre en contrepartie négociée de présences accrues à proximité des lycées ; s’y ajoutent un programme de portiques de détection aux accès de certains établissements, et la participation à la création d’une police des transports en communs. « Délibération fourre-tout plus anxiogène que rassurante » , commente l’élue PS.
Aide aux sans-papiers
La majorité régionale a également décidé de supprimer les 25 % de son aide au financement du tarif solidarité de la carte de transport pour les étrangers sans-papiers (voté aussi par le FN). Le Syndicat des transports STIF, désormais a majorité de droite, pourrait aussi courant février modifier son aide de 50 % aux mêmes personnes. Majorité et élus de gauche et écologistes, s’opposent sur ce dossier aussi bien sur le principe, que sur le montant d’économie budgétaire annoncé pour « palier le déficit du pass Navigo » . Déficit qui devrait en partie être comblé par un renforcement annoncé de la lutte contre la fraude dans les transports publics.
Didier BARRY