Un chauffard martiniquais de 27 ans, domicilié à La Rochette, a été condamné ce jeudi 28 janvier au tribunal correctionnel pour « mise en danger d’autrui » lors d’une prise en chasse par les motards de la police municipale.
Mardi 26 janvier, vers 11 h 45, bien que ne possédant pas le permis de conduire, il circulait à bord d’une Peugeot 206 dans le quartier sud de Melun, alors que sa passagère n’avait pas la ceinture de sécurité.
Course-poursuite
L’automobiliste refusait de céder au contrôle routier et fonçait sur l’un des policiers, qui avait juste eu le temps de dégager ses jambes. « Il s’est arrêté à 50 centimètres, a témoigné ce dernier à la barre. J’ai juste eu le temps de mettre mes mains sur le capot pour faire balancier ».
Une course-poursuite dangereuse s’engageait ensuite dans les rues melunaises, le conducteur grillant un feu rouge, passant à un stop sans s’arrêter et finissant par percuter le portail d’une propriété privée. Il était finalement interpellé le long de la Seine, près de la piscine de Melun.
« Il a fallu que les policiers sortent leurs armes pour un simple contrôle », a souligné la présidente du tribunal, Carine Sonnois.
« On arrive à une scène délirante qui a duré cinq minutes, a plaidé l’avocat des parties civiles, Me Mathias Ferré. C’est le port d’arme qui a permis d’y mettre un terme ! » .
De son côté, le prévenu a nié avoir voulu percuter le policier : « Je l’ai contourné. J’ai paniqué car j’ai un projet professionnel en cours. Le jour des faits, je devais passer le concours pour devenir surveillant pénitentiaire ! ».
Casier judiciaire
« Avec son casier judiciaire, il est illusoire de vouloir entrer dans la fonction publique », a rétorqué le procureur, Denis Devallois, qui avait requis un mandat de dépôt. Le mis en cause avait été précédemment condamné pour usage illicite de stupéfiants et violences aggravées.
« Mon client a eu la réaction d’un lapin de garenne pris dans les phares d’une voiture », a déclaré l’avocat de la défense, Me Dominique Attali. Les débats ont fait apparaître que le Rochettois, qui n’avait pas assuré son véhicule, conduisait occasionnellement pour faire les courses, comme c’était le cas le jour des faits, ou pour conduire sa fille de huit ans à l’école…
Le tribunal l’a condamné à 4 mois de prison ferme et à la révocation de son précédent sursis, mais sans mandat de dépôt. Son véhicule a été confisqué. De plus, le prévenu devra verser 500 € à chaque policier pour le préjudice moral.
Agnès GAUDICHON-BRAÏK