Des adultes effondrés, des informations angoissantes, des hommages qui se multiplient, les enfants comprennent que la situation actuelle est particulière. Ils perçoivent l’émotion de leur entourage et peuvent facilement s’angoisser de cette situation qu’ils ne comprennent pas. Comme le rappelle l’Association française de pédiatrie ambulatoire (AFPA), les enfants sont plus sensibles à l’émotion des parents qu’à la réalité des évènements ou des mots. Ils ont besoin de sentir et de savoir qu’ils sont protégés par leurs parents mais aussi par la société.
Les parents doivent écouter leurs craintes, leurs questions et échanger avec eux à partir de ce qu’ils expriment. L’AFPA distille quelques conseils utiles aux parents. Les pédiatres encouragent les parents à aborder les évènements récents avec leurs enfants. Le silence peut avoir un effet négatif sur les enfants, qui peuvent s’imaginer responsables de l’émotion de leurs parents. De plus, il est nécessaire d’adapter son langage à chaque âge de l’enfant en s’assurant qu’il a compris les évènements. « Démocratie, liberté, égalité, fraternité, république, religion, terrorisme, mort, n’ont pas le même sens ou ne représentent pas les mêmes dimensions en fonction de l’âge. N’affirmez pas de certitude en réponse aux questions si vous n’avez pas les éléments », détaille l’AFPA. Dans la mesure du possible, mieux vaut partir de la théorie de l’enfant pour lui donner une explication.
Repérer les signes d’anxiété
Attention aux médias et aux images diffusées à la télévision ; toutes ces informations peuvent être nocives pour les enfants. Ils se laissent facilement impressionner par le choc de ces images qu’ils ne comprennent pas forcément. Les pédiatres recommandent que les parents « doivent avoir la sagesse de couper la TV d’emblée pour les petits et après quelques minutes pour les grands puis prendre le temps d’expliquer aussitôt ».
Même s’il est normal que l’enfant présente des signes d’anxiété pendant quelques jours, sa vie quotidienne doit rapidement reprendre le dessus. Les pédiatres de l’AFPA conseillent aux parents « d’accompagner cette anxiété qui est normale et signifie qu’il réagit, en étant encore plus rassurant et présent même de loin (exemple : « Des bisous magiques plein ses mains pour attendre ce soir… », « On s’occupe de toi, on te protège ») ». Ces signes ne doivent pas durer au-delà de quelques jours. Il est important de veiller à ce qu’il retrouve son entrain et n’adopte pas une attitude de désintérêt par rapport à ses activités antérieures. Si son comportement vous inquiète, n’hésitez pas à vous faire aider par un professionnel.