Interrogé par RTL, l’homme de 43 ans est revenu sur la tentative d’assassinat à son encontre alors qu’il se trouvait dans un bureau du tribunal de Melun, dans la matinée du jeudi 29 octobre. Selon ses propres dires, il se sentait déjà menacé, après des relations très tendues avec Joseph Scipilliti, l’auteur de la tentative d’assassinat.
“J’arrive au Palais de Justice relativement tôt à 8h, raconte Henrique Vannier, le bâtonnier de Melun attaqué jeudi 29 octobre 2015 dernier, et la secrétaire de bâtonnier, dans l’embouchure de la porte de mon bureau, me dit : ‘Maître Scipilliti a appelé, il veut vous rencontrer aujourd’hui’. Lorsqu’elle m’a dit cela, je lui ai dit : ‘S’il vient dans une demi-heure, dans une demi-heure je suis mort’”. La relation entre le bâtonnier et l’avocat est particulièrement tendue depuis des mois et des lettres de menace sont déjà parvenues à Henrique Vannier. Prudent, il demande alors à sa secrétaire de refuser le rendez-vous et de temporiser, avant finalement de changer d’avis.
“Ne bouge plus”
“Je suis assez altruiste donc je finis par demander à la secrétaire de l’appeler pour connaître le motif du rendez-vous, continue Henrique Vannier. Elle me dit : ‘Il souhaite se réinstaller’. Et sur ce motif futile, finalement, je lui dis : ‘Pourquoi pas dans une demi-heure ?’”
Mais le rendez-vous prend immédiatement un aspect dramatique.
“Lorsque j’ai voulu m’asseoir, [Jospeh Scipilliti] pointait une arme sur moi et il m’a dit : ‘Ne bouge plus’. Et lorsqu’il m’a dit ‘ne bouge plus’, j’ai fait le contraire et j’ai bougé, je me suis battu comme un lion. J’ai pris tout ce que j’avais sous la main pour essayer de le désarmer. Il m’a manqué un quart de seconde et il a tiré”.
Quatre coups de feu retentissent alors dans le bureau du bâtonnier de Melun, le blessant grièvement. Passent après “6, 7, 8 minutes pendant lesquelles [Me Scipilliti] prend des cachets afin de se donner le courage de retourner son arme dans la bouche”, raconte Henrique Vannier qui précise que pendant ces quelques minutes, le tireur promet d’en finir avec lui et de l’achever.
On croyait que j’étais le forcené et on m’a demandé de me mettre à genoux pendant 5 minutes et de lever des bras
Un dernier geste d’humanité ? Finalement l’avocat ne tue pas Henrique Vannier et retourne l’arme contre lui. “Je lui ai demandé de m’épargner le visage, pour que mes enfants de 10 et 7 ans puissent me revoir une dernière fois, raconte Henrique Vannier. Et c’est à partir de ce moment-là que je vois son visage changer.” L’avocat lui laisse la vie sauve.
Henrique Vannier conte ensuite, non sans un trait d’humour, la sortie hallucinante de son bureau où, blessé par balles, il doit se soustraire à un contrôle “normal” de police. “On croyait que j’étais le forcené et on m’a demandé de me mettre à genoux pendant 5 minutes et de lever des bras que je ne pouvais pas lever, décrit-il dans un sourire. Je suis un miraculé. J’ai une bonne étoile, je pense”.
Une interview à retrouver en intégralité dans RTL Soir, à 18h35 au micro de Marc-Olivier Fogiel.