« Aujourd’hui, nous sommes un peu démunis ! Tout ce que nous demandons, c’est de pouvoir être chez nous tranquille, sans des bruits incessants à des heures pas possibles. Des voisins envisagent même de déménager, c’est dire les conséquence que ça a sur nos vies ! » Élodie Blondeau vit dans cette petite copropriété située dans l’avenue du général De Gaulle, en haut de l’agence Manpower, depuis quatre ans et demi. Tout se passait bien jusqu’au mois d’avril dernier. « Nous avons vu arriver des gens avec des croix, raconte-t-elle. Rapidement, nous avons compris qu’il s’agissait d’une église évangélique du christianisme céleste. »
Dérive sectaire
Si le premier mois, les relations étaient cordiales, avec des prières de 10 heures à midi entre un petit groupe de personnes, les choses se sont ensuite un peu compliquées. « Le mouvement s’est amplifié, poursuit Élodie Blondeau. Ils mangent sur place, dorment sur place, arrivent en nombre dans la copropriété jusqu’à minuit, font des offices tous les dimanches, plus quelques autres jours de manière ponctuelle. Cela engendre de grosses nuisances sonores, puisqu’ils prient avec des micros, jouent de la musique avec des percussions et chantent. »
Selon la jeune femme, les fidèles de cette paroisse intitulée « Nouvelle Jérusalem d’Oschoffa » peuvent parfois être « 50 sur places ». Outre le fait qu’elle appartienne au mouvement de l’église du christianisme céleste – pointé du doigt pour dérives sectaires, notamment depuis des violences ayant entraîné la mort d’un mineur de quinze ans dans une paroisse de Guyanne, en 2005 -, ce qui dérange ici, c’est bien les nuisances. « Nos enfants ne peuvent plus faire le sieste », regrette-t-elle.
Plaintes
Autre point de friction : le lieu dans lequel l’église officie est composé de huit lots, aujourd’hui réunis en un seul, qui ne sont pas du tout fait pour recevoir du public. « Nous sommes au courant du problème, détaille-t-on en mairie. Mais nous n’avons pas de solution à apporter dans la mesure ou ce n’est pas officiellement un ERP (établissement recevant du public, NDLR). C’est au syndicat de copropriété de mettre en demeure le propriétaire pour que les locaux soient libérés ». Or, ce propriétaire, un particulier qui loue ces box à l’église, « ne veut rien entendre », selon Élodie Blondeau. Des propos corroborés par la mairie : « Le service urbanisme a eu le propriétaire au téléphone pour essayer de le raisonner, mais en vain. »
Ces réponses ne satisfont pas la jeune femme qui a déposé des mains courantes et une plainte au commissariat de Pontault-Combault. « Les fidèles de cette église nous ont même dit : “Du moment qu’on nous dégage pas, on restera ici ! ” » Contactée, l’église du christianisme céleste de Pontault-Combault n’a pas répondu à nos demandes d’interviews.
Pierre CHOISNET