L’exonération de deux ans de la taxe foncière sur les nouvelles constructions n’est pas renouvelée. La délibération a fait débat, jeudi soir dernier, lors du conseil municipal, à Melun. Pour l’opposition, la suppression de cet abattement sanctionne, en effet, l’opération immobilière de la Plaine de Montaigu, déjà lancée. « Cette délibération est un frein pour l’écoquartier, pointe Thierry Brisson (PS). Vous pénalisez d’avantage l’écologie en supprimant cet avantage fiscal. »
Double peine
Un argument qui ne tient pas, d’après le maire. « Il y a déjà un temps d’attente pour la mise en route des travaux, du fait de deux recours en justice, rappelle Gérard Millet. La suppression de cette exonération ne me paraît pas suffisante pour dissuader les acheteurs. Nous sommes, par ailleurs, l’une des seules communes de l’agglomération à avoir gardé cet abattement. » Et d’ajouter : « Je ne souhaite pas avantager ou pénaliser un quartier plutôt qu’un autre. L’égalité de l’impôt s’imposera à tout le monde. »
Mais d’après Thomas Guyard (PCF), c’est une double peine pour les administrés. Le conseiller municipal monte au créneau : « Toutes les communes n’ont pas augmenté leurs impôts locaux de 12 % ! » Réponse du maire : « Il faut faire le total des augmentations d’impôts sur plusieurs années. Les autres communes de l’agglo ont fait le choix d’étaler la hausse sur plusieurs années ». Et de conclure : « Les impôts sont élevés à Melun car nous offrons beaucoup de services à la population. Nous recevons, chaque semaine, plusieurs dizaines de demandes de dérogation pour une place en crèche, par exemple. Certains quittent la ville pour payer moins d’impôts mais n’ont pas d’équipement. Les services ont un coût ! »
Vanessa RELOUZAT