Finies les zones 1 à 5 ! La mesure avait été approuvée en février dernier par le conseil du Syndicat des transports d’Île-de-France. Depuis le mardi 1er septembre, est appliqué un même tarif pour les 3,8 millions franciliens qui prennent les transports en commun (RER, bus, métro, tramway).
La plupart des Seine-et-Marnais vont donc pouvoir réaliser des économies. Et pas des moindres. Par exemple, l’ex-abonnement aux zones 1 à 5 au tarif de 116,50 euros par mois permet donc aujourd’hui de mettre 46,50 euros de côté. Une mesure qui a donc de quoi donner le sourire à de nombreux usagers du département qui vont pouvoir économiser plusieurs centaines d’euros par an, à l’instar de Spencer. Cet habitant de Vaux-le-Pénil se rend quotidiennement à Paris pour son travail. Une véritable bouffée d’oxygène dans le budget de ce jeune papa. « Ces économies vont passer dans les couches », raconte-t-il.
Quelques pénalisés
À l’inverse, les usagers qui ne parcourent que deux zones se retrouvent pénalisés et doivent payer plus. C’est le cas de Christelle. Cette Nangissienne travaille à Provins et ne naviguait qu’entre les zones 4 et 5, pour un abonnement à 60,70 euros par mois, soit une perte de 9,30 euros. « Je trouvais déjà le tarif hyper cher, mais alors avec le dézonage, c’est exagéré. Un tarif unique oui, mais moins cher ! ».
Et de relativiser :
« Avec le remboursement de mon employeur à hauteur de 50 %, je ne perds plus que 4,65 euros au final. Et puis mes trajets jusqu’à la capitale seront simplifiés. »
Du côté des employeurs qui financent une partie de l’abonnement à leurs employés, il est encore un peu tôt pour connaître les retombées. Une réunion du Medef est prévue, ce lundi. Mais le département ne devrait pas être pénalisé par ce nouveau tarif, contrairement à la petite couronne qui voit ses charges augmenter. Pour l’instant, pas de retours négatifs pour Pierre Lory, le président du Medef 77. Le tarif unique du Pass Navigo pourrait donc présager moins de discrimination à l’embauche chez les employeurs parisiens.
Vraie ou fausse bonne idée ?
Pour Bénédicte Monville de Cecco, candidate EELV pour les élections régionales en Île-de-France, pas de doute, ce dézonage, c’est tout bénéf. « Le Pass Navigo à tarif unique est une mesure juste socialement. Celles et ceux qui, comme nous, en Seine-et-Marne, vivent loin du centre de Paris, le plus souvent pour des raisons économiques, ont le sentiment d’être les dindons d’une farce dont ils ne maîtrisent pas les scenarii », analyse-t-elle.
Et d’ajouter :
« Personnellement, je milite pour qu’on continue d’améliorer cette mesure et qu’on aille encore plus loin. Je suis à la fois favorable à d’autres choix d’aménagement du territoire et à la gratuité des transports en commun. »
Reste à savoir si la mesure de la tarification unique sera fiable sur le long terme. Car son coût, quelque 400 millions d’euros annoncés par la Région, pourrait, selon la Fédération nationale des usagers des transports, se répercuter sur la qualité du service et sur l’amélioration des réseaux. Alors bonne ou mauvaise affaire ? À quelques mois des élections régionales, un bon argument de campagne pour la gauche, en tout cas !