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« Il n’est pas question de lâcher le titre ! »

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Elle rêvait de devenir danseuse étoile, mais c’est dans les airs que Sophia Pécout, 27 ans, réalise désormais ses pirouettes. Cette parachutiste parisienne, licenciée au club de Melun depuis quatre ans, championne du monde et d’Europe, prépare les prochains championnats d’Europe qui se dérouleront du 7 au 12 septembre, à Teuge (Pays-Bas). Entre deux sauts, entretien avec la jolie brune.

Comment avez-vous commencé le parachutisme ?

Petite, je voulais entrer à l’Opéra de Paris. Mais après 11 ans de danse classique, j’ai raccroché les pointes et le tutu pour un sport collectif. En 2007, à mon arrivée à la fac, je me suis renseignée sur les sports réservés aux étudiants J’ai testé le parachutisme un peu par hasard. Personne ne le pratiquait dans mon entourage. Ca m’a plus tout de suite, particulièrement le vol relatif qui s’exerce à 4 ou à 8. L’idée, c’est d’enchaîner les figures en 35 secondes et de façon synchronisée.

Est-ce que la danse classique vous a aidé dans le parachutisme ?

La danse classique m’a appris à connaître mon corps depuis toute petite. Ca aide, une fois dans les airs, à mieux sentir à quel angle placer sa jambe ou à quel point il faut cambrer, par exemple.

Que recherchez-vous dans cette pratique ?

Le parachutisme, c’est le dépassement de soi. La sensation de voler est fabuleuse. Et puis, je recherche la performance du mouvement parfait, l’enchaînement de figure précis et synchronisé.

Comment êtes-vous arrivée au club de Melun ?

C’est un ami qui était licencié à Melun qui m’a parlé de ce club de bénévoles. Je préfère valoriser les petites associations que les grosses structures. Cela reflète plus mon état d’esprit.

De quelle hauteur avez-vous sauté le plus haut ?

La plupart du temps, je saute à 4000 mètres d’altitude mais j’ai déjà pratiqué à 4700 mètres. On peut sauter à 6000 mètres mais cela demande un matériel spécial à cause du manque d’oxygène.

Pouvez-vous nous raconter votre saut le plus mémorable ?

Il y en a trois qui m’ont particulièrement marquée. Le premier s’est réalisé à Maubeuge, lorsque j’étais encore élève. Nous avions sauté au moment du coucher du soleil, dans une lumière à la fois rose, violette et orange qui contrastait avec le blanc de la neige. Et puis, en 2013, je venais d’intégrer l’équipe de France. Transportées par l’adrénaline de la compétition et dans un esprit de gagne totale, aux championnats du monde, nous avions réalisé nos meilleurs sauts, dans nos meilleurs temps. Sans oublier le saut à Dubaï sur la plage, au-dessus des immeubles. Impressionnant !

Quelles sont vos adversaires les plus redoutables aux championnats d’Europe ?

Les Américaines ! Ce sont des parachutistes professionnelles de l’armée. Elles s’entraînent toute l’année et possèdent un plus gros budget que le nôtre ! La France détient le titre d’Europe et du monde depuis 2010, alors elles sont très motivées. Pour elles, il n’est pas question de se faire voler le titre encore une fois, surtout par des amateurs. Mais pour nous, il n’est pas question de le lâcher !

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