Rassemblement. C’était le mot d’ordre de Claude Bartolone, candidat socialiste à la présidence de la région Île-de-France. Une ambition simple qui a vite volé en éclat. Le 23 juillet, les élus PS du département lui ont, en effet, adressé un courrier dans lequel ils expriment leur mécontentement.
La raison ? La remontée de dernière minute du conseiller municipal d’opposition de Melun et frondeur, François Kalfon, en deuxième position sur la liste du président de l’Assemblée nationale, pour la Seine-et-Marne, alors que le vote des socialistes lui octroyait la dixième place.
« Passage en force »
Et autant dire que les 14 maires et députés signataires de la missive n’y vont pas par le dos de la cuillère, dénonçant « un passage en force », révèle le journal Le Monde, dans sa parution du 6 août.
« Nous sommes aujourd’hui en colère. Cette liste est inacceptable », écrivent-ils en évoquant un « choix opéré dans le dos des militants ».
Parmi les contestataires, le sénateur Vincent Eblé :
« La remontée de Kalfon dénote une attitude méprisante à l’égard des élus et des militants et nous ne l’acceptons pas. Nombre de camarades ne lui accordent pas leur confiance pour les représenter. »
Mais également Olivier Faure, porte-parole du PS et député de la 11ème circonscription. « (François Kalfon) est brillant mais il n’a jamais réussi à trouver cette qualité d’implantation qui lui permette d’avoir un profil de notable local », juge ce dernier. Et d’ajouter dans les colonnes du Figaro : « Jadis strauss-khanien, aujourd’hui frondeur, François Kalfon pratique le nomadisme géographique et politique au sein du PS et fédère contre lui. »
Une analyse que partagent également Émeric Bréhier, député de la 10ème circonscription, et Eduardo Rihan Cypel, député de la huitième circonscription et conseiller régional.
« Il est venu pour gagner »
Interrogé par Le Figaro, François Kalfon répond aux critiques. « Claude Bartolone est venu pour gagner. On ne peut pas, à la fois, lui faire confiance et remettre en cause ses choix et sa méthode. »
Claude Bartolone, lui, assume. Celui-ci assure qu’il ne modifiera plus sa liste. Alors, à force de se diviser, le PS ne risque-t-il pas de voir ses sympathisants se lasser ? La stratégie de Claude Bartolone sera-t-elle jugée anti-démocratique ? Pour « une Île-de-France humaine » (le slogan de campagne de Claude Bartolone, ndlr), les électeurs se tourneront-ils d’avantage vers l’union des écolos-communistes ? Réponse dans les urnes en décembre prochain.