L’ambiance est détendue mais les sourires crispés. Depuis que l’Inspection académique de Seine-et-Marne a exprimé son intention de fermer une classe de l’école maternelle Jules-Ferry, c’est l’inquiétude à Fontenay-Trésigny. En réaction, les parents d’élèves ont décidé de ne pas se laisser faire face à l’Éducation nationale. Ils étaient une quinzaine, à la sortie de l’école, à se rassembler devant l’école.
« Si cette fermeture de classe se confirme, j’envisagerai d’inscrire mes enfants dans le privé », lance, inquiète, Catherine Goujat, mère de Louis et Marie, des jumeaux scolarisés dans l’école. À ses côtés, Nadège Leger, maman d’un autre petit Louis, s’inquiète « de l’impact qu’aura cette décision sur le début de la scolarité de [son] fils ». Et de s’insurger : « Si je suis partie de Chelles, où le secteur était classé en Zep (Zone d’éducation prioritaire, ndlr), pour venir à la campagne, ce n’est pas pour qu’ils soient 30 par classe ! »
Seuil d’enfants par classe
C’est justement là que le bât blesse. En effet, si cette décision de l’Inspection académique se confirme à la rentrée, au moment du comptage définitif dans les écoles, cela voudra dire que les enfants seront plus nombreux par classe. « Ils pourront être jusqu’à 32, avance Nicky Chermann, le président des parents d’élèves et père de Théa, 3 ans. Ils ne prennent pas en compte le fait que l’école accueille aussi huit enfants du Pol Hôtel, où résident des familles de réfugiés politiques ».
Il s’agace notamment du fait que « l’inspectrice de circonscription de Chaumes-en-Brie avait promis, il y a deux mois, qu’elle se battrait si le seuil atteignait les 28 élèves. Or, aujourd’hui, ce seuil a été mystérieusement élevé à 30 ! »
Inspection académique
De son côté, la mairie, représentée ce jour-là par Alexandre Caron, adjoint à l’enfance, soutient pleinement les parents d’élèves. « Nous avons envoyé un courrier à l’Inspection académique pour dire notre inquiétude, mais nous ne pouvons pas faire grand-chose d’autre », explique l’élu.
Du côté de l’inspection académique, on précise que « les décisions de carte scolaire sont arrêtées au vu des prévisions d’effectifs mais les travaux de carte se poursuivent jusqu’à la rentrée de septembre. » Et de poursuivre : « Nous resterons très attentifs à la situation de cette école » et « particulièrement au niveau des effectifs attendus à la rentrée. »
Tous les parents espèrent que leur mobilisation fera bouger les lignes. Leur motivation réside d’ailleurs dans le fait qu’il y a une quinzaine d’années, les parents d’élèves avaient occupé les locaux de l’école primaire pour les mêmes raisons et qu’ils avaient obtenu gain de cause. « Nous sommes prêts à aller aussi loin, promettent certains d’entre eux. S’il faut faire un blocus devant l’école à la rentrée, nous le ferons ! ». L’inspection académique précise quant à elle qu’un nouveau point sera fait à la rentrée concernant cette école.
Pierre Choisnet