La conciliation n’a pas fonctionné. Valérie Chatelée, une ancienne détenue du centre pénitentiaire du sud-francilien s’est rendue, ce lundi 22 juin au tribunal de Melun pour une audience de conciliation avec la société Thémis, prestataire de services pour l’administration pénitentiaire. Valérie Chatelée demande la reconnaissance de son droit du travail lorsque celle-ci était incarcérée.
“Un droit à la dignité”
Passée par la maison d’arrêt de Nimes, Valérie Chatelée était en détention à Réau de 2012 à 2015. Elle est actuellement en placement extérieur, avant sa libération conditionnelle prévue en 2016. Âgée de 33 ans, elle était auxiliaire-coiffeuse au centre de détention pour femme (CDF) de la prison de Réau. Elle demande notamment un rappel de salaire, des indemnités d’arrêt maladie et des dommages et intérêts.
“Je veux seulement que le salaire soit au niveau des recommandations faites par le contrôleur général des lieux de privation de liberté (CGLPL, ndlr) soit autour de 4,50 € de l’heure”, indique Valérie Chatelée. Et son conseil, Me Dominique Wantou d’ajouter : “Il y a un droit à la dignité, même en prison! Tout travail mérite un salaire qui ne soit pas à ce point dérisoire.”
Audience en décembre
Pour Me Victor Mollet, l’avocat de la société Thémis, cette affaire “ne relève pas de la compétence” des prud’hommes car “il n’y a pas d’engagement entre la société et cette personne. Mon client est seulement prestataire”. Et le conseil de s’appuyer sur le code de procédure pénale : “L’article 717-3 précise que ‘les relations de travail d’une personne incarcérée ne font pas l’objet d’un contrat de travail.’” A l’issue de la conciliation, un renvoi devant le conseil des prud’hommes a finalement été décidé. L’audience est fixée au lundi 7 décembre au tribunal de Melun.