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Jean-Pierre Bonis nous a quittés

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C’est avec discrétion que Jean-Pierre Bonis a décidé de quitter l’affection des siens. Décédé dans sa 80e année ce lundi 1er juin des suites d’une maladie qui l’a emporté en moins de six mois, ses obsèques seront marquées par une cérémonie simple, mardi à 10 h 45 au crématorium de Saint-Fargeau-Ponthierry.

Cette discrétion était l’un des traits de son caractère qui ne manquait pas d’étonner souvent tous les acteurs de la vie publique. Plus de 20 ans à la direction de notre, de son journal, La République de Seine-et-Marne, et encore depuis 2002 où il avait choisi de passer le flambeau, il a toujours été très attentif aux débats et aux grands projets qui rythmaient la vie de sa région. Son attachement aux développements techniques des métiers de la presse et son attention aux rapports humains, lui ont fait pleinement participer, souvent comme exemple pour ses collègues, à l’essor d’une presse partenaire de la vie locale.

Formation classique

Né le 12 août 1935 à melun, Jean-Pierre Bonis fit de brillantes études en passant par le lycée Jacques-Amyot (1946-1953), obtint un premier prix au Concours général en histoire-géographie, et fut diplômé de Science-Po Paris. Son parcours professionnel fut ensuite marqué par deux ans au Pérou pour une entreprise melunaise de lames d’acier qui lui annonçait une carrière de bon niveau dans l’industrie. C’est alors que son père Jean Bonis lui demanda de venir l’épauler et prévoir de prendre la suite à La République de Seine-et-Marne.

Jean-Pierre Bonis de retour en France travailla un temps à Paris pour le publicitaire Havas à l’époque très lié à la presse locale. Et côté journal melunais, il en pratiqua d’abord les métiers de base, correspondant dans le canton de Moret-sur-Loing, puis journaliste en 1966 et associé progressivement aux décisions. De 1981 à 2001, il devint « président de la République » comme aimaient à le plaisanter ses collègues.

Une certaine éthique

« Il était d’une formation très classique, passionné d’histoire, de patrimoine, d’histoire de l’aviation et des conflits, de nature et de randonnée, mais c’était surtout un bon technicien, n’hésitant pas à mettre les mains dans le cambouis pour réparer en urgence une machine les soirs d’impression. Discret, fidèle en amitié, il n’avait jamais voulu participer à des clubs ou associations, et encore moins rechercher un mandat politique et les relations trop personnelles avec les élus politiques, pour conserver toute sa liberté et celle du journal, rappelle Jacques-François Courcelle, rédacteur en chef de La Rep de 1948 à 1994. Toujours solidaire de son équipe rédactionnelle, il respectait aussi beaucoup les correspondants et les ouvriers des rotatives. Tous les collaborateurs du journal savaient pouvoir compter sur lui en cas de coup dur personnel ou familial. Et ses coups de gueule de patron ne dépassaient jamais la mesure du motif professionnel et le moment de la solution. Un dirigeant un peu paternaliste, et dans une éthique professionnelle qui n’est sans doute pas étrangère à son choix de confier son journal au groupe Ouest-France« .

Sur le podium

Sous l’impulsion de Jean-Pierre Bonis, La Rep se maintenait à la pointe des techniques, et sur le podium des hebdos côté diffusion. Engagé de nombreuses années au sein du syndicat national de la Presse hebdomadaire régionale, « Jean-Pierre Bonis en fut un vice-président écouté », note Marc Rousseau son collègue ancien directeur de l’hebdo La Marne. Qui se souvient aussi : « Jean-Pierre fut un personnage moteur, s’intéressant à la technique de manière quasi scientifique, et faisant évoluer son journal, passant, sous sa seule époque, de la composition au plomb en fusion à la photocomposition, implantant successivement deux rotatives intégrées, pour des raisons d’indépendance, développant les rédactions, s’intéressant jusqu’au bout aux nouveaux médias, dans la perspective de servir une seule cause : l’information de proximité ».

En son temps La Rep 77 lança ainsi une radio locale avec un studio dans les locaux historiques du 3 boulevard Victor-Hugo, et développa avec « Fréquence 7 » un journal gratuit d’annonces et débuta la création d’un site internet.

Quand vint le choix de prendre de la distance avec une vie professionnelle très active, Jean-Pierre Bonis décida, parmi plusieurs possibilités, de confier en 2001 l’avenir du journal au groupe Publihebdos (filiale du groupe Ouest-France) qui était la garantie d’une continuation de l’entreprise. Après un temps encore consacré aux organisations professionnelles et à la bonne transmission du titre, vint celui de la famille : « Ce dont je suis le plus fier et heureux » nous confiait-il il y a peu.

Famille à qui toute l’équipe de La République de Seine-et-Marne, des plus anciens jusqu’aux derniers arrivés, présente ses bien sincères condoléances, avec ses sentiments de reconnaissance pour le disparu.

La Rep


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