Des amoncellements d’objets de récupérations en tout genre, allant de la ferraille au reste de meubles en passant par des pièces de voitures ou des carcasses de débroussailleuses, jonchant le sol entre des cahutes en bois ou de vieilles caravanes en ruine. Bienvenue dans ce que certains appellent « le village roumain », un squat estimé à 200 habitants, installé dans la précarité sur un terrain insalubre dangereux et non dépollué, en bordure de la voie ferrée. Sans interprète, le contact est difficile.
Mais pas besoin de parler pour ressentir la détresse qui émane de ce camp. Les roms ont une certaine réputation, qu’elle soit fondée ou non, mais ils restent des êtres humains qui ne sont acceptés nulle part et qui vivent dans la précarité. Certaines tentatives d’insertion ont eu lieu dans certaines villes, mais ces expériences restent rares et le coût financier empêche une expérimentation à grande échelle.
Les limites légales
Jérôme Guyard, le maire, est conscient du problème. « Nous avons atteint les limites de notre action, commente-t-il. Le terrain est privé, l’Epfif (Établissement Public Foncier d’Ile-de-France) qui en est propriétaire a porté plainte tout comme la ville. La préfecture est maintenant mandatée par la justice, c’est donc à elle de saisir les opportunités d’actions. C’est une question de santé publique et de dignité humaine. Si une action des forces de l’ordre se fait, ce n’est jamais de gaîté de cœur, mais les risques sanitaires qu’ils soient pour les roms ou les féréopontains sont réels et doivent être pris en compte. »