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Le Grand Parquet en vaut-il la peine ?

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Pourquoi ça vaut le coup

- Des retombées importantes

Bien sûr, les retombées économiques du Grand Parquet sont très difficiles à chiffrer. Car souvent, il s’agit de chambres d’hôtel réservées dans les environs, des tables de restaurant pleines ou des visites au château. On ne connaîtrait l’impact réel qu’en comparant tous les chiffres du tourisme et du commerce s’il fermait. Mais on estime que les retombées économiques « directes ou indirectes » chaque année du Grand Parquet tournent autour de 10 millions d’euros. Ce qui, en un an, équivaut au prix des travaux pour sa rénovation.

- Parce que le stade reste au top

Côté compétition, le Grand Parquet surfe sur une excellente réputation dans le monde du cheval. Avant les travaux, les spécialistes et la Fédération Française d’Équitation s’inquiétaient pour son avenir, à cause des infrastructures vieillissantes. « On risquait la deuxième division », plaidait alors le président de la communauté de communes et maire de Fontainebleau Frédéric Valletoux. Depuis sa refonte achevée en 2011, le Grand Parquet a gardé ses grands rendez-vous prestigieux (la Grande Semaine, le championnat de France de saut d’obstacles), mais a perdu l’Été du Grand Parquet. Le stade sera candidat pour accueillir à nouveau le championnat d’Europe.

- Une carte de visite pour Fontainebleau

Avec son Grand Parquet, Fontainebleau continue à soigner son image de marque. Le stade équestre est reconnu partout à travers le monde pour sa qualité. Guillaume Canet, par exemple, n’a pas hésité à y poser ses caméras pour tourner le film Jappeloup. « Beaucoup de villes nous l’envient, argumentait Frédéric Valletoux lors du dernier conseil communautaire. On nous envie son potentiel, la manière dont il participe au rayonnement de Fontainebleau. »

Pourquoi ça ne vaut pas le coup

- Il ne sera jamais rentable

Le Grand Parquet coûte cher en fonctionnement. Très cher même : en 2015, la communauté de communes va verser 850 000  €. « Cela fait des années qu’on nous promet l’équilibre financier. On verse plus de 800 000  € dans un puits sans fonds. La situation est critique, et il n’y a aucune remise en cause de cet investissement », pestait l’élu d’opposition avonnais Dimitri Bandini lors du dernier conseil communautaire. Le groupe d’opposition bellifontain de Richard Duvauchelle se demande même si on ne doit pas s’interroger sur « l’opportunité de confier sa gestion à un opérateur privé ». Frédéric Valletoux promet, lui, que l’on « tend vers une baisse de la subvention. Le Grand Parquet vit sur 67 % de recettes propres, contre 50 % auparavant ».

- Parce que le site est contraint

Le site serait idéal pour accueillir de grands événements populaires. Le succès, chaque année, des Naturiales, tend à le démontrer. Mais le site est classé, et chaque manifestation doit recevoir l’aval de l’Office National des Forêt. Pour les sports à moteur, c’est non. L’ONF a même refusé que soit organisé un championnat international de paintball. Autant d’opportunités qui s’envolent. La direction du Grand Parquet, pour sa diversification, doit donc se rabattre sur des activités « nature », quitte à être plus confidentielles : du VTT, un salon sur les plantes. Le festival de salsa, faute de participants, n’a pas été reconduit. Autant dire que pour l’heure, la diversification espérée n’est pas vraiment réussie.

- Parce que les Bellifontains le boudent

Comme un symbole, le restaurant « les Prémices » de Florent Coignée n’a pas rouvert. Désespérément fermé, il devrait le rester à cause des difficultés financières de l’établissement, pourtant ouvert avec beaucoup d’ambition à l’époque. Ici, ce n’est pas la qualité de la nourriture qui est en cause, mais bien l’emplacement. Les Bellifontains n’ont toujours pas (ou pas assez) le réflexe de traverser l’Obélisque et de faire les quelques kilomètres qui mènent au stade. Les navettes et les grands supports de communication de la ville n’ont pas produit les effets escomptés : le Grand Parquet, site pourtant exceptionnel, reste boudé par les Bellifontains. Un défi de taille pour les prochaines années.

Yoann VALLIER

@yovallier


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