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Le retour des moutons en forêt de Fontainebleau

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L’Office national des forêts avec le concours de Seine-et-Marne Environnement, de la réserve de biosphère de Fontainebleau et du Gâtinais et de l’association « Les champs des possibles », expérimente l’éco-pâturage sur le massif forestier de Fontainebleau.

Depuis le 8 avril, cent brebis ont investi 40 ha de forêt sur deux sites à grand intérêt écologique et paysager : le Mont Merle et la plaine de Macherin. Grâce au pâturage, l’ONF souhaite maîtriser la croissance de la végétation sur ces espaces qu’il est important de maintenir ouverts. Les landes, prairies ou pelouses, qui les composent, abritent en effet des espèces végétales et animales caractéristiques. Or, ces milieux se referment spontanément sous l’effet d’une végétation buissonnante et arborée comme les épineux : aubépine, prunellier. La consommation de ces végétaux par les ovins contribuera ainsi à préserver la biodiversité sur ces sites.

Un berger et des chiens

Cette alternative à l’entretien mécanique qui sera conduite par un jeune éleveur. Soutenu par la couveuse de projets agricoles « Les champs des possibles » et accompagné par un réseau d’agriculteurs expérimentés, il forme depuis quelques mois, son cheptel de brebis solognotes. Cette race ancienne, appréciée pour sa rusticité, s’adapte facilement au terrain tout en présentant l’avantage de se nourrir d’une végétation pauvre et ligneuse. Les agneaux seront vendus en circuits courts localement. Maintenus dans leur zone de travail en forêt, les animaux resteront sous le contrôle de leur berger, aidé par ses chiens, et feront l’objet d’une surveillance permanente.

Pour éviter le dérangement du troupeau, l’ONF appelle à la prudence et à la responsabilité de chacun à l’approche des lieux. Les brebis consomment la végétation forestière, il est par ailleurs interdit de les nourrir. Après plusieurs mois d’expérimentation, un inventaire des espèces et des habitats sera réalisé pour mesurer l’efficacité de cette intervention. Ce projet a été réalisé avec le soutien financier de la région Île-de-France.

Retour historique

Jusqu’à la fin du XIXe siècle, plus du tiers de la surface de la forêt de Fontainebleau était maintenu ouvert par les incendies et surtout le pâturage. Avec ce droit d’usage, les agriculteurs y faisaient paître leur troupeau. Plus de 15 000 bêtes (bovins, ovins, porcins) pâturaient en forêt au XVIIe siècle.

L’abandon de cette activité agropastorale au XXe siècle a favorisé le développement d’une végétation ligneuse refermant progressivement ce patrimoine paysager typique de la forêt : landes, pelouses et chaos rocheux. Accueillant de nombreuses espèces végétales et animales, leur conservation est nécessaire. Pour restaurer ces écosystèmes, l’ONF conduit régulièrement des travaux d’entretien. Ainsi, les pins sont arrachés tant que leurs racines ne sont pas trop développées, ou coupés lorsqu’ils sont trop enracinés.

Et le loup dans tout ça ?

« Un loup survient à jeun qui cherchait aventure, et que la faim en ces lieux attirait. ». On se souviendra que des attaques de troupeaux par des loups ont été signalées l’an dernier en Haute-Marne et en Côte d’Or. Ils se rapprochent. A quand le retour des loups en forêt de Fontainebleau pour compléter le tableau ? C’est en théorie possible nous répondait aussi l’ONF l’an dernier, « mais pas pour demain et pas si évident, car le morcellement du massif par de nombreuses routes rendra son implantation difficile ». Pour un bon moment encore, le risque principal pour ces moutons en forêt restera la saison des grillades parties.


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