« Que de chemin parcouru en un an… C’est vrai que c’est surprenant ! » Voilà les mots qui viennent à la bouche d’Isoline Millot lorsqu’on lui demande d’évoquer son (récent) parcours dans la vie publique. Directrice adjointe d’une agence bancaire depuis 10 ans, mariée et maman de deux petites filles de quatre ans et un an dans le privé, celle qui fêtera ses 31 printemps en octobre prochain a vu son emploi du temps radicalement s’alourdir en à peine 12 petits mois.
C’est lors des dernières élections municipales à Diant, commune de 188 âmes où elle réside depuis novembre 2011, que la Nemourienne de naissance, voyant qu’aucun candidat ne s’était présenté au 1er tour (fait unique en Seine-et-Marne), a décidé de mettre le pied à l’étrier. Résultat : une candidature au 2nd tour victorieuse après avoir battu campagne et frappé aux portes des Darnios pour se présenter et constituer une équipe municipale. « Mon attirance pour la politique me vient de mon frère, très investi à l’UMP depuis presque 10 ans, et qui m’a en quelque sorte fait goûter au militantisme, raconte Isoline Millot. Mais je suis, avant tout, naturellement passionnée par l’intérêt général, le contact avec les gens et le dévouement pour les autres. C’est pour ces raisons que j’avais choisi de me présenter en tant que maire à Diant. Pour que la commune ne disparaisse pas en étant mise sous tutelle en cas d’absence de candidat au 2nd tour, et pour que la parole municipale, celle des habitants, puisse toujours s’élever. C’est une fonction très prenante, même dans un petit village. Le maire est en première ligne dès qu’il y a la moindre demande, le moindre problème, même si ça ne concerne pas forcément la commune. »
Confiance et soif d’apprendre
Et un an plus tard, la voilà donc élue, en compagnie du 2e adjoint au maire de Nemours Bernard Cozic, conseillère départementale du canton de Nemours. La plus jeune élue du 77 chez les femmes (le socialiste Smaïl Djebara, 29 ans, du canton de Pontault-Combault, est le benjamin de l’assemblée départementale) fut également propulsée 8e vice-présidente du conseil en charge de l’environnement et du cadre de vie. Une ascension fulgurante qui n’effraie absolument pas la jeune trentenaire : « Si j’en suis arrivée là, c’est parce que j’ai su saisir ma chance, mais aussi parce que l’on m’a fait confiance. C’est la députée-maire de Nemours Valérie Lacroute qui est venue me chercher pour me demander de candidater. Et ça, ça donne des ailes ! Une femme qui veut se lancer en politique se demande toujours comment concilier vie de famille, vie professionnelle et fonctions politiques. Personnellement, j’arrive à m’y retrouver sans problème. C’est une simple question d’organisation. Grâce à un long congé parental, j’ai pu me familiariser avec le quotidien d’un maire. Et pour être première magistrate et à la fois conseillère départementale, je pense demander une mise en disponibilité pour mon travail. Le président du conseil départemental, Jean-Jacques Barbaux, a également détecté que j’avais vraiment soif d’apprendre, et c’est pour cela que je vais suivre des formations spécifiques pour jeunes élus afin de me perfectionner. »
La suite pour celle qui nourrit de belles ambitions ? Isoline Millot, avoue « ne pas y penser » et explique vouloir d’abord « se concentrer » sur les missions qui lui ont été confiées. « Je suis très exigeante vis-à-vis de moi-même, confie-t-elle. Il faut que je me laisse le temps pour découvrir, apprendre, et ensuite maîtriser. Mais je ne me fais pas de soucis. Les challenges qui m’attendent sont assez excitants. »