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La SNCF part en guerre contre les fraudeurs

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« Après avoir fait beaucoup de pédagogie, aujourd’hui on serre la vis (…) ça commence lundi », a prévenu Guillaume Pepy, le président de la SNCF, une semaine avant l’augmentation des amendes
« Après avoir fait beaucoup de pédagogie, aujourd’hui on serre la vis (…) ça commence lundi », a prévenu Guillaume Pepy, le président de la SNCF, une semaine avant l’augmentation des amendes

Les fraudeurs sont dans le viseur de la SNCF ! Alors que Guillaume Pepy, le président, estime qu’ils sont 100 000 à se soustraire au prix du billet régulièrement, la décision a été prise de durcir les amendes, qui n’ont pas été revalorisées depuis 2003. Celles-ci sont passées, lundi 2 mars, de 35 à 50 euros pour les trajets de moins de 150 km. Concernant les distances plus longues, l’amende a elle aussi été majorée, passant du prix du billet plus 25 euros auparavant au prix du billet plus 50 euros aujourd’hui. Cette augmentation concerne également les passagers qui, n’ayant pas payé leur billet, se présentent spontanément au contrôleur pour en acheter un dans le train. Dans leur cas, l’amende est passée de 4 à 7 euros pour les trajets inférieurs à 150 km, et de 10 à 15 euros pour les trajets supérieurs à 150 km.

Taux de fraude

Autre problème auquel compte s’attaquer la SNCF : le taux de recouvrement des amendes, « très faible » selon l’entreprise ferroviaire. Chaque année, près d’un million d’amendes sont payées à bord des trains, mais seuls 10 % des procès-verbaux sont honorés. En effet, certains fraudeurs ne donnent pas leurs vraies coordonnées ni leur identité lors du contrôle, ce qui fait que l’amende n’est jamais régularisée.

« L’État nous aidera, à partir du lundi 2 mars, à retrouver les bonnes coordonnées, les bonnes adresses des personnes qui ont eu des procès-verbaux, des contraventions dans les trains », précisait à ce titre Guillaume Pepy, avant d’indiquer que le taux de fraude est de 2 ou 3 % sur le TGV, alors qu’il atteint les 10 voire 15 % en « zone dense. »

« Abus de pouvoir »

Du côté des usagers, les réactions sont partagées. Interrogés à ce sujet, des voyageurs en gare de Melun nous ont livré leurs avis. « Je suis scandalisé, lance Thomas. J’ai une carte Navigo car je fais régulièrement le trajet Paris/ Melun. Un jour, je l’avais oublié et je me suis fait contrôler. J’ai pris une amende de 60 euros alors que j’ai payé ma carte Navigo et que j’ai proposé de la montrer ultérieurement. J’ai demandé qu’on me rembourse. Rien à faire ! Alors l’augmentation des amendes, il faudrait d’abord s’assurer qu’elles sont justifiées ! » Même son de cloche du côté de Margot : « On augmente tout sauf ce qui pourrait arranger les passagers. Les trains, soit on les attend, soit on reste bloqué au milieu des voies. Sans compter qu’aux heures de pointe on est serrés comme des sardines. Alors augmenter les amendes, je préfère ne pas vous dire ce que j’en pense ! C’est un abus de pouvoir ! »

Nahima, en revanche, salue la démarche : « Je trouve que c’est normal qu’on verbalise, à cause des incivilités. Il y a des gens qui se collent à ceux qui ont un ticket pour passer les barrières. Ils vous brutalisent presque. C’est légitime que ces gens soient verbalisés. »

Pierre CHOISNET et E. C.


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