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Le taxi clandestin condamné à 600 euros d’amende

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C’est un dossier qui fait écho à l’actualité nationale. Conséquence de la crise : de plus en plus de particuliers s’improvisent chauffeurs de taxi. Ces conducteurs clandestins se multiplient à la gare de Melun. Parmi eux, Amin K., 27 ans, s’est fait interpeller le 24 novembre, à 21 h 30. Jugé pour exercice illégal de l’activité d’exploitant de taxi, le récidiviste avait déjà été condamné en 2012 à un mois de prison avec sursis pour les mêmes faits. Des faits, dans un premier temps, contestés et que le prévenu a fini par reconnaître, lors de sa garde à vue. Il faut dire que la police découvre, dans le répertoire téléphonique de la cliente de ce dernier, son numéro enregistré au nom de « Amin taxi ».

5 euros la course

À cinq euros la course, c’est donc une activité lucrative à laquelle se livre le prévenu, préparateur de commande en CDI, puisqu’exempte de charges. « Cette activité échappe à toute taxation », plaide le procureur de la République qui demande la sanction prévue par le code des transports : la confiscation du véhicule et deux mois d’emprisonnement. Une peine que l’avocate d’Amin K. juge disproportionnée en soulignant « un amateurisme de sa part ». « Il s’agit de toutes petites courses à un moment où il était désœuvré car il venait de se séparer de son épouse, remarque-t-elle. Mon client a besoin de sa voiture pour se rendre au travail. Par ailleurs, avec les frais de fourrière de sa voiture confisquée s’élevant à 1500 euros, Amin K. est déjà pénalisé. « À la barre, le prévenu déclare avoir transporté des clientes, parfois gratuitement, dans le but de les séduire.

Il écopera finalement de 600 euros d’amende, de la confiscation de son véhicule, une Mercedes qui n’était pas assurée, ainsi que des scellés dont le montant s’élève à 380 euros, la somme qu’il détenait en liquide lors de son interpellation.

« Un manque à gagner »

Une peine jugée trop clémente pour les taxis professionnels qui s’insurgent contre cette économie parallèle. « Ces taxis clandestins nous retirent de la clientèle. C’est un manque à gagner considérable« remarque Sandrine Charpentier, conductrice de taxi depuis 7 ans, en colère. Cette dernière dénonce »un racolage poussif« . »Ils se placent sur le pas de la gare et prétendent aux clients, qu’il n’y a pas de taxi. Certains, crédules, se font avoir, raconte-t-elle. Ce n’est pas normal. Ils travaillent devant notre nez. Il faut vraiment aimer son métier pour continuer ! « En effet, les chauffeurs de taxis professionnels semblent bien être les grands perdants de ce phénomène de société qui se durcit dans les grandes villes. Avec 53 % de charges sociales à l’État et la TVA qui est passée à 10 % au 1er janvier, sans parler des frais divers du véhicule et les assurances, plus chères que pour un particulier, ces derniers sont découragés. « Nous souffrons beaucoup de cette concurrence illégale aux abords des gares, des aéroports et également du côté de Disneyland Paris », pointe Christian Delomel, président de la chambre syndicale des artisans du taxi.

« Les victimes, c’est nous !, grogne un collègue qui a préféré garder l’anonymat. Depuis qu’ils sont là, je viens de moins en moins en gare de Melun. Il m’est arrivé d’attendre deux heures sans bouger. Je le ressens sur mon salaire. »

Une réalité à laquelle Amin K. va bientôt peut-être être confronté puisque celui-ci affirme envisager une reconversion pour être taxi professionnel.

Vanessa RELOUZAT


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