Lui, c’est Moustapha Doumbia. À 19 ans, ce jeune homme licencié au STKD77 – le club de taekwondo de Savigny-le-Temple – est un véritable champion en puissance. De nationalité ivoirienne, il a rejoint la France en 2011 à cause des problèmes politiques qui ont secoué la Côte d’Ivoire. En France, sa nationalité lui fait rencontrer des difficultés, tant dans sa vie quotidienne que dans sa quête sportive. Depuis quelques semaines, son club lance un appel aux politiques locaux pour aider Moustapha Doumbia à obtenir la nationalité française.
D’abord sur un plan sportif. « J’ai commencé le taekwondo à 8 ans et c’est rapidement devenu une passion », confie Moustapha Doumbia. En France, il arrive chez son frère qui habite Lieusaint et s’inscrit au club savignien. « Dès son arrivée, nous avons vu qu’il avait de grandes aptitudes, un très grand potentiel », se souvient Rachid Ait Moulay, son entraîneur. Et les résultats le prouvent : dès 2012, il intègre le centre fédéral espoir et devient le 3e meilleur athlète junior de France, toutes catégories confondues. En 2013, il intègre l’équipe d’Ile-de-France et devient partenaire d’entraînement des athlètes français à l’Insep.
“Un jeune très investi et volontaire”
« Nous avons contacté RESF (réseau éducation sans frontières, ndlr) pour l’aider à obtenir un titre de séjour », poursuit son entraîneur. « Si des personnalités politiques pouvaient nous accompagner dans la demande de naturalisation, cela aurait d’autant plus de portée. » Avec la nationalité française, sa carrière pourrait prendre une nouvelle dimension. « Il y a de la frustration car il ne peut pas faire certaines compétitions à cause de sa nationalité », indique Valérie Diaz, la présidente. Et d’ajouter : « C’est un jeune qui est très investi et volontaire », poursuit-elle.
Sur le plan sportif, Moustapha Doumbia rêve en grand. « Je voudrais participer aux Jeux Olympiques et représenter la France. Ce pays m’a apporté un refuge vu la situation dans mon pays », explique-t-il, « grâce au taekwondo, je veux essayer de rendre à la France ce qu’elle m’a donné ». Un rêve accessible pour son entraîneur qui estime qu’il a « largement le potentiel s’il pouvait intégrer les structures adéquates. »
Mais la partie sportive n’est pas la seule dimension que le club met en avant afin que Moustapha Doumbia obtienne la nationalité française. Très investi dans le club sénartais il participe activement à la vie locale avec des initiations au taekwondo dans le cadre de la mise en place des rythmes scolaires à Savigny-le-Temple. « C’est quelqu’un de très humble, un travailleur avec de grosses qualités humaines », plaide Rachid Aït Moulay.
Outre le taekwondo, Moustapha Doumbia a obtenu son Baccalauréat l’an dernier. Le club souhaite accompagner son champion sur le plan sportif mais aussi dans le cadre de ses études et de sa future carrière professionnelle. « Mon rêve serait de devenir gendarme ou militaire et pour cela, la nationalité française est également obligatoire », confie-t-il. En attendant d’obtenir la nationalité française, Moustapha Doumbia continue son parcours. Prochaine échéance, le club espère pouvoir engager Moustapha Doumbia à l’Open international d’Alexandrie (Egypte), fin février. Son entraîneur espère toutefois que son visa sera accepté pour que Moustapha Doumbia puisse faire le déplacement.