La jument française Bélina Josselyn, numéro 12, drivée par Jean-Michel Bazire, lors du 98e Grand Prix d’Amérique, le 27 janvier 2019. (©AFP/Geoffroy VAN DER HASSELT)
La française Bélina Josselyn drivée par Jean-Michel Bazire a remporté dimanche à Vincennes le 98e Grand Prix d’Amérique, 20 ans après Moni Maker, la dernière jument à avoir décroché le Graal avec déjà le multiple Sulky d’Or aux commandes.
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Epreuve la plus convoitée
Bélina Josselyn, la « ballerine de Vincennes », qui disputait à huit ans son troisième Prix d’Amérique – elle avait fini quatrième l’an dernier et deuxième en 2017 – a inscrit cette fois son nom au palmarès de l’épreuve la plus convoitée des professionnels du monde du turf.
Le podium
La deuxième place est revenue à l’outsider Looking Superb, mené par Alexandre Abrivard. Le tenant du titre, le suédois Readly Express piloté par Björn Goop a pris la troisième place. L’icône du trot, le français Bold Eagle a fini 6e sans avoir été menaçant.
Des gilets jaunes
Le départ a été retardé de quelques minutes en raison de la présence de quelques « gilets jaunes » sur la piste qui ont rapidement été évacués.
Partie favorite, la nouvelle championne du monde du trot attelé a pris un bon départ attendant son heure en 7e position au sein du peloton. Elle a appuyé son effort à l’intersection des pistes dans le dos de Looking Superb, le petit poucet de la course, pour venir l’emporter tout à la fin dans un dernier coup de rein.
« J’étais très confiant »
« Bélina était parfaite, on a gagné ! J’étais très confiant », a déclaré Jean-Michel Bazire qui à 47 ans, signe une 4e victoire dans l’Amérique. « A l’entrée de la ligne droite, elle est allée chercher la victoire, c’est super. »
Jean-Michel Bazire s’est par ailleurs offert le luxe de placer un autre de ses pensionnaires à la deuxième marche du podium en tant qu’entraineur, le jeune 6 ans Looking Superb, le moins riche du lot, qui a réalisé une course exceptionnelle. Il a progressé nez au vent devant les tribunes et a dominé Readly Express aux abords du poteau.
« La meilleure a gagné »
Grâce à ce succès dans cette course disputée, sous la pluie dans une ambiance électrique, sur le parcours classique de 2700 mètres, la « ballerine de Vincennes » à la robe alezane a offert à son propriétaire Pascal Bernard les 405 000 euros promis au vainqueur sur les 900 000 euros de primes diverses réparties entre les sept premiers.
« Cette victoire, c’est énorme »
Pascal Bernard , propriétaire et éleveur, a dédié la victoire de sa jument à son père éleveur depuis 40 ans. « Je continue le travail de mon père. Cette victoire, c’est énorme ! », a-t-il dit.
« C’est beau, à mi-virage, je me suis dis je vais gagner de deux longueurs mais la jument est venue et avec son expérience, elle m’a battue. C’est un succès total pour Jean-Michel et je fais partie de l’équipe », a dit Alexandre Abrivard, heureux deuxième avec Looking Superb .
Mauvais départ
La pluie et le froid n’avaient pas découragé les nombreux supporters de Bold Eagle, coiffés de casquettes aux couleurs de leur champion, qui n’a malheureusement pas pu exprimer pleinement son talent en raison d’un mauvais départ.
Perte de terrain
« Le cheval court bien mais je me suis fait avoir en partant, je n’ai pas pu eu le temps de passer, ça s’est refermé », a commenté Franck Nivard qui a perdu beaucoup de terrain au début et s’est retrouvé parmi les derniers derrière un rideau de chevaux.
Pour Pierre Pilarski, le co-propriétaire de Bold Eagle, « Franck (…) s’est retrouvé mal placé, mais je pense que la meilleure a gagné ».
40 000 spectateurs
Cette édition a opposé les dix-huit meilleurs trotteurs attelés de la planète, de nationalités française, suédoise, norvégienne, italienne et suisse devant près de 40 000 spectateurs. Des visiteurs ont assisté à un show équestre de Mario Luraschi et de ses cascadeurs de cinéma avec des indiens et des cowboys.
Source : © 2019 AFP