Christopher avait tenté de la violer alors qu’elle faisait un jogging en forêt de Saint-Germain-en-Laye (Yvelines).
Cet après-midi, devant la cour d’assises des Yvelines, la sportive a retracé ce jour de juillet 2016 qui a bouleversé sa vie et celle de ses proches.
Alors âgée alors de 25 ans, ce « petit gabarit », ainsi qu’elle se décrit, faisait son jogging dans la forêt de Saint-Germain, ses écouteurs sur les oreilles, lorsque le trentenaire récidiviste l’a agrippée au visage par surprise.
« Laisse-moi, pourquoi tu me fais ça ? »
Croyant en une mauvaise blague de l’un de ses amis, son premier réflexe a été de mordre la main qui l’enserrait. « J’ai eu le temps de sentir la texture de sa main. Une main sèche et rêche », se souvient-elle.
Elle comprend alors que les motivation de cet homme sont tout autre, et qu’il ne s’agit pas d’un plaisantin.
S’en suit un véritable mano a mano entre elle et son agresseur.
« Je ne sais pas trop comment, mais il arrive à me jeter à terre et se retrouve au-dessus de moi. »
La jeune femme crie en espagnol « laisse-moi, pourquoi, tu me fais ça ? » Puis réitère les mêmes mots en français, les oreilles enfoncées dans le sol.
Son assaillant, après avoir à plusieurs reprises tenté de lui retirer son pantalon, mime un coup de poing pour la faire taire. Commence alors son supplice, qu’elle évaluera à « au mois 5 bonnes minutes ». Le récit qu’elle va faire devant les jurés de la cour d’assises ce jeudi 17 janvier, fait froid dans le dos.
L’arrivée d’un groupe d’adolescentes fait fuir l’assaillant
Il a tout son poids sur mon visage. J’asphyxie. Bien que je sois endurante, je tourne de l’œil car mes voies respiratoires sont bouchées. C’est là qu’il me frappe au visage. Lorsqu’il me frappe, je redouble d’hystérie, d’endurance et de fureur ».
La jeune femme, âgée de 25 ans au moment des faits, raconte avoir cru sa dernière heure arrivée. Elle ne doit son salut qu’à l’arrivée d’un groupe de trois adolescentes, qui ont fait « détaler » l’assaillant. Ce dernier a été interpellé dans la foulée.
Traumatisée, l’accusatrice n’a pu reprendre son travail que 7 mois après cette agression.
Mon premier réflexe, maintenant, lorsque je sors, c’est de me tenir prête au combat. Deux mois de ma vie ont disparu à cause de cette histoire « , raconte-t-elle.
Un prévenu quasi mutique
Face au flot ininterrompu des questions du président de la cour d’assises, Christopher s’est terré dans le silence.
« Je regrette et je demande pardon à la victime », marmonne-t-il d’une voix faible, presque éteinte. Ce sont quasiment les seules paroles qui sortiront de sa bouche.
Le verdict est attendu demain dans la soirée.